Grégory Paisley: "Un petit 1-0 à l'Italienne suffit"

Consultant spécialiste du foot italien sur beIN Sports, Grégory Paisley croit en la qualification des Giallorossi contre le Shakhtar Donetsk. Mais il faudra que la Roma montre son meilleur visage au Stadio Olimpico. Entretien...

Grégory, la Roma joue ce soir contre le Torino (entretien réalisé vendredi). La 3e place de Serie A est en jeu, faut-il faire tourner ou mettre la meilleure équipe possible, pour rester sur la dynamique de Naples ?

"Le match du Shakhtar est mardi. Ils ont le temps de récupérer. Di Francesco doit aussi faire avec la forme du moment. On sort de l'hiver, on est en mars, il y a des choses que l'on ne contrôle pas sur le plan physique. Si des joueurs sont en forme, il faut les aligner ce soir. Mais je ne serais pas surpris s'il jouait avec un onze type contre le Toro. La victoire à Naples a fait du bien et il faut la bonifier aujourd'hui."

On l'a vu contre Naples, cette Roma semble capable de tout cette saison. Mais jusqu'où peut-elle aller en Ligue des Champions ?

"Il faut déjà passer l'obstacle Shakhtar, qui est qualifié au coup d'envoi. Après, un petit 1-0 à l'italienne suffit pour passer. S'ils réitèrent leur première période du match aller, et qu'ils restent sérieux sur 90 minutes, il n'y a pas de raison que ça ne le fasse pas. Si la Roma se qualifie en quarts, tout est jouable. Un paramètre que personne ne contrôle, c'est le tirage au sort. Si tu tombes contre le Barça ou le Real, ça peut être compliqué. Mais ils ont montré, notamment contre Chelsea lors de la phase de groupes, qu'ils étaient capables de se mettre au niveau. Selon moi, cela dépendra de la forme de certains joueurs, à commencer par Nainggolan et Dzeko, qui ont eu des hauts et des bas cette saison."

Pour revenir sur le Shakhtar, depuis la reprise, ils ont joué cinq matches : Cinq victoires, 18 buts marqués, 1 seul encaissé (contre la Roma). On ne peut que s'en méfier...

"La Roma devra faire preuve de plus de constance qu'au match aller, aucun doute là-dessus. Ils alternent le bon et le moins bon sans vraiment savoir pourquoi. Ils ne pourront pas se le permettre contre Donetsk et devront sortir un match plein. Les Ukrainiens ont beaucoup de qualités, notamment offensives, avec les Bernard, Marlos, Taison. Il y a du beau monde. À la Roma de forcer le destin. Ils en sont capables. Ce ne serait pas un exploit non plus de battre le Shakthar. Mais il faut le faire."

Qui sont les joueurs clé de la Roma cette saison pour toi, qui peuvent tirer l'équipe vers le haut ?

"Sur le papier, j'ai déjà nommé Nainggolan et Dzeko. Je l'ai dit ils n'ont pas été à leur meilleur niveau toute la saison et c'est une des raisons pour lesquelles la Roma a 15 points de retard sur la tête de la Serie A. Alisson tient bien la baraque derrière. Son niveau de performance est hallucinant. Kolarov est une valeur sûre de l'effectif, c'est un recrutement judicieux. La charnière Fazio-Manolas est solide, il y a aussi le petit Cengiz Under qui commence à faire parler de lui..."

Justement, Cengiz, comment expliquer son explosion ces dernières semaines, à seulement 20 ans ?

"En début de saison, il jouait des bouts de matches. Ce n'est jamais évident de se montrer. Mais quand tu enchaînes plusieurs matches titulaire comme il le fait, cela donne beaucoup de confiance.

Notons aussi que c'est un jeune joueur, qui arrivait dans un nouveau pays, avec un nouvel environnement à apprivoiser. Il faut se mettre au diapason, se fondre dans le moule. Mais il est en train de montrer tout son potentiel. Il est décisif. C'est une bonne pioche de la part de la Roma. C'est déjà un très bon joueur, et il peut aller encore plus haut s'il garde cette régularité."

Si tu étais Di Francesco, quelle compo alignerais-tu mardi ?

"Pour cette question il y a des millions de Di Francesco qui ont chacun leur compo (rires) ! Je ne pense pas qu'il y aura de surprise. Il utilisera son 4-3-3 ou 4-2-3-1 avec Nainggolan derrière Dzeko. J'aimerais voir Nainggolan plus proche de la surface adverse, il est capable de mettre des buts. Ou alors Nainggolan avec Strootman ou De Rossi au milieu, et associer Schick et Dzeko, car il faut marquer. Under et Perotti sur les côtés pour apporter de la vitesse. Il faut envoyer un signe fort au Shakhtar. Leur montrer que tu es là pour marquer, tout en gardant ton équilibre avec derrière Florenzi, Manolas, Fazio et Kolarov. Je vois bien une victoire 1-0 grâce à Dzeko dans cette configuration !"